01/06/2013

La Sainte Trinité

Lors de l'article précédent, nous avons examiné une solution possible pour ce qui est d'assurer à la station du Mont-Édouard un avenir qui s'avère ne serait-ce que moindrement prometteur.

Mais comme il ne s'agit peut-être pas exactement du genre de proposition qui soit le plus susceptible de faire l'unanimité, du moins à court terme, pourquoi ne pas explorer d'autres avenues qui pourraient elles aussi tendre vers le même objectif, mais cette fois simplement en tirant le meilleure parti de ce qui est déjà en place dans le moment ?

Et plus précisément, pourquoi ne pas reprendre la réflexion que nous avions emmené précédemment à travers l'article intitulé « L'ultime modèle de gestion », et dans lequel nous avions donc commencé par dresser la liste des avantages et inconvénients respectifs d'au moins trois modèles de gestion possible pour la station, soit les modèles coopératif, corporatif et municipal ?

Comme il avait été démontré dans cet article, de même que dans celui titré «Ce bon vieux temps de la Coop... » il appert que ce serait en fait au modèle coopératif, et plus précisément à la défunte Coopérative des Travailleurs du Mont-Édouard, que l'on doive ce qui se sera manifestement avéré à date les meilleures années de la station.

À ce sujet, saviez-vous par ailleurs que lorsqu'on dit que la Coop ne coûtait annuellement à la municipalité que 50 000 $ en tout, on parle en fait d'un maximum de 50 000 $, de sorte que certaines années, la municipalité pouvait n'avoir à débourser que 20 ou 25 000 $, voire même rien du tout ? Saviez-vous que la Coop a toujours su payer ses taxes et ses comptes, aussi longtemps cela pouvait-il lui prendre, et quoiqu'on ait pu en dire par la suite ? De quoi regretter en effet ce « bon vieux temps de la Coop », n'est-ce pas ?

Ceci dit, si le modèle coopératif paraissait donc ne pas avoir son égal pour ce qui est de la saine gestion , et plus précisément pour ce qui est de gérer les finances de façon économe, elle n'était apparemment pas sans ses propres failles, au dire de certains... Ainsi, de l'aveu même d'au moins un ancien membre, il aurait sans doute fallu que la Coop élargisse son « membership », et se montre en d'autres termes un peut moins « fermée sur elle-même »... De plus, il semble que la Coop n'ait pas disposé des leviers financiers qui lui auraient été nécessaires pour développer le Mont-Édouard autant qu'elle aurait pu le vouloir.

En fait, la Coop paraissait donc illustrer particulièrement bien ce que l'on pourrait sans doute désigner comme les forces et les faiblesses intrinsèques de toute coopérative : d'une part, comme les membres étaient collectivement et personnellement responsables de l'entreprise, ils avaient un intérêt à ce que celle-ci soit maintenue en santé au niveau financier, et qu'elle ne commence donc pas à glisser vers la faillite comme elle a pu le faire lors des dernières années ; d'autre part, comme le modèle coopératif n'est cependant pas basé sur le profit, les gestionnaires de la coopérative n'avaient pas nécessairement la capacité de faire en sorte que la montagne soit développée plus qu'il ne le fallait...

En combinant donc les avantages respectifs de l'entreprise privée et de la coopérative, tout comme les conclusions de cet article avec celles de l'article précédent, pourquoi ne pas envisager la création d'une nouvelle coopérative, donc les membres pourraient et devraient inclure les principaux entrepreneurs se voyant les plus directement impliqués par le développement de la montagne, et ayant donc intérêt, plus que n'importe qui d'autre, à assurer la survie de cette dernière ?

Et la municipalité, là-dedans ? Autrement dit, comment devrait-on inclure dans tout cela le troisième élément du triangle, voire de la « Sainte-Trinité » dont nous avions parlé plus haut ?

Il faut d'abord avouer, comme je crois l'avoir déjà fait, qu'il paraît y avoir quand même certains avantages notables à ce qu'une station de ski soit détenue par une municipalité. Car en plus de rassurer les banques et les autres entrepreneurs, et de faciliter ainsi le développement de la station, cela permet aussi à la communauté de garder un certain contrôle sur ce qui peut se passer dans l'entreprise qu'elle contribue elle-même à financer au départ. Tout dépend alors de ce qu'on entend par « un certain contrôle », puisqu'à ce niveau comme à bien d'autres, il y a bien sûr toute une marge entre un contrôle plus souple et décentralisé, et un contrôle qui serait plus du type « totalitaire », comme celui qui paraît malheureusement avoir adopté ici lors des dernières années, ce à quoi nous reviendrons d'ailleurs lors d'un prochain article.

Mais dans la mesure où, « dans un monde idéal », la municipalité pouvait se montrer capable de rester dans ses propres « plates bandes », et de réellement remettre la gestion de la station entre les mains de ceux qui sont le plus qualifiés pour s'en occuper, où serait le problème ?

En d'autres termes, qu'est-ce qui empêcherait alors de continuer, comme nous le faisons déjà, à confier à une entreprise quelconque l'administration de la station, sous la forme d'un « contrat de gestion », tandis que celle-ci se devrait alors de rencontrer certains objectifs de base, notamment en ce qui a trait à la rentabilité et la viabilité de la station, du moins si elle tenait à voir son contrat renouvelé ?

Or, cela n'impliquerait-il pas au départ d'être capable de déléguer un peu, et donc de « confier son bébé à un autre », plutôt que de vouloir ne le garder que pour soi ? Cela n'impliquerait pas de s'ouvrir un peu aux autres et à l'extérieur, en offrant donc la gestion de la montagne aux personnes ou à l'entreprise qui serait la mieux qualifiée en ce sens ? Cela n'impliquerait-il pas une gestion transparente, dans la mesure où l'on devrait notamment se montrer capable de procéder à un appel d'offres digne de ce nom ?

Autrement dit, cela ne nécessiterait-il pas, comme pré-requis, un certain ensemble de qualités et de comportements qui représente en fait l'exact opposé de ce qui semble être le portrait de personnalité de notre maire actuel ?

Et en ce sens, si une piste pouvait donc être envisagée à moyen terme pour ce qui est de donner à notre station un second souffre dont elle aurait évidemment bien besoin, le maire actuel serait-il vraiment celui qu'il nous faut pour nous y guider ?

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