25/06/2012

Et pour en revenir au Mont-Édouard...

J'avais promis de ne porter désormais notre attention que sur des sujets positifs et porteurs d'avenir ; or, rien ne dit que cela doive nécessairement exclure que l'on aborde des sujets qui nous concernent un peu plus directement au niveau local, n'est-il pas ?

Et en autant que nous autres Anjeannois sommes concernés, y a-t-il donc quoi que ce soit qui puisse nous toucher de plus près que cher bon vieux Mont-Édouard ?...

Remarquez que je prendrais pourtant grand soin de ne pas rouvrir ce dossier si ce n'était pour mentionner quelque chose qui vaille la peine qu'on en parle, et plus précisément pour proposer une idée qui s'avère aussi prometteuse que novatrice !...

Or, il semblerait justement que ce soit le cas ici, puisque la proposition que je vais faire au cours des prochaines lignes pourrait fort bien représenter l'ultime bouée de sauvetage pour notre station qui, comme nous le savons tous, semble en avoir bien besoin, et peut-être d'ailleurs plus que jamais !...

Cette proposition se trouve par surcroît à être fort simple, et d'ailleurs la voici...

Aux dernières nouvelles, il resterait un versant de montagne qui soit toujours inexploité en ce qui a trait au développement immobilier. Alors pourquoi ne pas justement ouvrir ce secteur au développement, mais en veillant cette fois à ce que ce dernier soit effectué d'une façon qui s'avère réellement stratégique et visionnaire, ne serait-ce que pour faire changement ?

Ainsi, advenant qu'un certain nombre de nouveaux terrains soit créés de la sorte, et que sur ces terrains un certain nombre d'habitations soient construites, pourquoi ne pas tout simplement remettre à la station la propriété et surtout la gestion de ces habitations, de manière à ce que celle-ci puisse enfin tirer elle-même profit de ce qui représente sans doute la seule activité réellement lucrative associée au ski, soit bien sûr l'hébergement ?....

Car rendu là, qu'est-ce qui pourrait bien empêcher la montagne de vraiment faire de l'argent, pour une fois, et peut-être même d'en venir ainsi à réaliser son plus grand rêve, ou ce qui du moins constitue probablement le plus grand rêve des Anjeannois, soit bien sûr de voir celle-ci devenir enfin autonome sur le plan financier ?

Ceci étant dit, il va de soi qu'un tel projet implique quand même de gros sous, ce que la municipalité de l'Anse-St-Jean n'a précisément pas ces temps-ci, ou n'a précisément plus depuis que le maire Boucher a mis sa petite touche personnelle sur les finances publiques du village...

Peut-être faudrait-il alors nous résoudre à faire ce qui doit être fait, et tout simplement mettre en vente un « package deal » impliquant notamment la montagne ainsi que son versant inexploité, et laisser à une quelconque entreprise privée le soin de développer ce dernier en procédant elle-même aux investissements que cela peut demander.

Bien entendu, si l'on pouvait par miracle dénicher un autre moyen d'obtenir le financement nécessaire à la mise en valeur du dernier versant de la montagne, comme par exemple en bénéficiant d'un petit coup de baguette magique du gouvernement fédéral ou provincial qui daignerait ainsi nous tirer d'embarras à travers une subvention ou une quelconque forme d'assistance significative, alors peut-être aurions nous le luxe d'envisager pour notre montagne d'autres modes de gestion que celui de l'entreprise privée, bien que celui-ci soit bien sûr loin d'être une mauvaise chose en lui-même.

En fait, on pourrait fort bien considérer qu'il importe peu de savoir quel mode de gestion serait finalement retenu, tant que l'administration de la station puisse opérer dans ce que l'on pourrait qualifier d'un « contexte favorable », et qui impliquerait essentiellement une chose : l'indépendance !... Car comment pourrait-on parler d'un contexte favorable pour une entreprise sans que celle-ci soit d'abord en mesure de jouir d'une certaine indépendance financière, qu'elle aurait d'ailleurs en grande partie si elle se trouvait à être maîtresse de son propre hébergement, et qu'elle n'aurait bien sûr pas le choix d'avoir si elle ne vivrait pas aux crochets de la municipalité comme c'est bien sûr le cas en ce moment ! De plus, ne faut-il pas qu'une entreprise puisse également bénéficier d'une certaine indépendance au niveau décisionnel, du moins si l'on veut pouvoir la considérer comme étant réellement imputable de toute mauvaise décision qu'elle pourrait prendre ?

Dans un tel « contexte favorable », ne pourrait-on pas envisager que le Mont-Édouard puisse se voir géré selon une formule ou une autre, et puisse même demeurer un organisme municipal ou autrement dit public, tout comme il pourrait tout aussi bien se voir acquis par une entreprise privée, ou encore par une coopérative (bien que nous ayons personnellement tendance à peut-être privilégier cette dernière option, comme nous avons d'ailleurs pu l'expliquer lors d'entrées précédentes) ?...

Mais quelle que soit la formule qui soit finalement retenue pour administrer notre montagne, peut-on vraiment, pour en revenir une fois de plus à l'essentiel, concevoir qu'elle puisse fonctionner d'une façon moindrement durable sans qu'il soit d'abord possible pour elle d'être autosuffisante, et donc de tout simplement faire de l'argent ?

Alors pourquoi ne pas justement lui donner les moyens d'atteindre une telle autosuffisance, plutôt que de nous contenter de rêver que cela puisse un jour arriver ?

Autrement dit, au lieu de se complaire à parler d'un rêve qu'on peut entretenir, pourquoi ne pas carrément en faire une réalité ?

Et ceci dit, bon été !...

14/06/2012

Saint-Camille et nous...

Lors de l'entrée précédente, nous avons énuméré les « ingrédients » de la « recette miracle » par laquelle le village de Saint-Camille a pu non seulement inverser d'une part une tendance à la décroissance démographique, mais a d'autre part su laisser prendre place chez elle une dynamique d'entraide et de partage qui fait maintenant l'envie d'à peu près tout le Québec... Nous avons également suggéré de nous demander jusqu'à quel point il pourrait s'avérer possible de transposer de tels ingrédients dans un contexte anjeannois, pour ainsi déterminer si la recette en question pourrait tout aussi bien se voir suivie ici... Commençons donc par rappeler en quoi consistent exactement ces ingrédients, et nous verrons bien si cela semble pouvoir s'appliquer à notre réalité !

En tout premier lieu, il semble plutôt fondamental de se rappeler que rien de bien intéressant n'aurait sans doute pu prendre place à Saint-Camille si ce n'avait été d'un honorable citoyen qui avait eu au départ l'idée pour le moins surpenante de vendre un de ses lots sous le prix du marché, et ce dans le simple but de favoriser l'établissement de nouvelles familles.

Est-ce là le genre d'événement que l'on pourrait envisager à l'Anse-Saint-Jean, au départ ?

Il ne faudrait certes pas tuer l'espoir dans l'oeuf, mais disons que ce n'est pas exactement l'impression que l'on peut avoir en constatant la difficulté que les nouvelles familles semblent avoir à l'heure actuelle pour ce qui est de venir s'établir à l'Anse, ou de tenter de le faire, tout au moins. Ainsi, un miracle peut toujours arriver, comme cela a donc pu se voir à Saint-Camille, et de nouveaux terrains pourraient soudainement s'ouvrir à l'habitation humaine, suite à un élan de générosité d'un citoyen plus ou moins illuminé, ou encore suite à un éclair de génie du gouvernement auquel il pourrait soudainement prendre l'envie de « dézoner » une ou deux terres agricoles en friche et donc pratiquement inutilisées, mais force est de constater que jusqu'ici, aucun miracle de ce type de s'est justement produit, ou du moins pas d'une manière qui puisse affecter plus qu'une ou deux familles à la fois.

En second lieu, il faut reconnaître que le modèle coopératif semble avoir occupé une place pour le moins centrale dans le développement du projet camillois, dont il aurait carrément permis l'éclosion., et auquel il aurait conféré le caractère communautaire qui en est finalement devenu la marque de commerce.

À ce chapitre, il faut cependant avouer que l'Anse-Saint-Jean est loin d'être en reste, puisque l'approche communautaire s'est manifestement enracinée depuis déjà plusieurs décennies dans cette terre d'adoption de l'ancienne commune des Plateaux, maintenant devenue elle-même une coopérative, tandis que les Ateliers Coopératifs du Fjord, entre autres Coopératives de développement, semble représenter le digne héritage d'une telle tradition. Il semble qu'il faille donc accorder à notre village le crédit de compter au moins l'un des ingrédients de la recette miracle de Saint-Camille... et non le moindre, par dessus le marché !..

Le seul petit hic, c'est que cet ingrédient semble ne pouvoir prendre sa pleine utilité qu'en présence de l'ingrédient suivant, soit d'un support solide et sans équivoque de la municipalité... Car si l'aide conjoncturelle d'un ordre de gouvernement ou un autre, notamment à travers l'octroi de certaines subventions, peut certes s'avérer utile, voire indispensable, on pourrait difficilement concevoir qu'un projet novateur et ambitieux comme celui du Rang 13 de Saint-Camille puisse se concrétiser sans avoir derrière lui une équipe municipale dotée d'une réelle vision, et donc d'une volonté claire et ferme d'aller de l'avant en ce sens.

Est-ce que l'on peut donc espérer, ici à l'Anse-Saint-Jean, pouvoir jouir de l'appui inconditionnel d'un conseil municipal et d'un maire qui puissent démontrer de la vision d'une part, et d'autre part une volonté d'agir de manière à faciliter la vie aux jeunes familles, plutôt que l'inverse ?

Sans vouloir là encore saper tout espoir envers le futur, permettons-nous tout simplement d'en douter...

Et pour ne citer qu'une raison d'entretenir un tel doute, comment se fait-il donc, si la municipalité de l'Anse-Saint-Jean tient tant à attirer de nouvelles familles, que non seulement le taux des taxes foncières s'avère passablement élevé, ce qui bien sûr s'ajoute à des évaluation foncières figurant parmi les plus élevées au Québec, mais qu'en plus il semble n'exister aucune forme de programme ou de mesure concrète visant à contrer de tels obstacles, ou qu'en d'autres termes la municipalité ne semble accorder aucune espèce de soutien réel aux familles, qui se voient donc laissées à la merci des factures les plus voraces que l'on puisse pourtant envisager pour ce qui n'est tout de même qu'un simple village en campagne ?

Et si l'Anse-Saint-Jean semble déjà faire aussi peu de cas des nouvelles familles, et semble déjà aussi peu pressée de courtiser ces dernières, comment peut-on donc espérer que les dirigeants de ce village décident soudainement de se lancer à ce niveau dans un projet qui soit ne demande ne serait-ce qu'un minimum de courage politique ?

Car après tout, c'est une chose de rêver, mais c'en est une autre de rêver en couleurs, n'est-ce pas ?

Ainsi, il faudrait donc se rendre à l'évidence, et constater que selon toute vraisemblance, « le fruit n'est pas mûr » pour ce qui est de résolument faire entrer l'Anse-Saint-Jean dans une ère communautaire et coopérative...

Ou peut-être devrait-on plutôt dire que le fruit n'est pas « encore » mûr, plus précisément ?

Pourquoi donc ne pas laisser une porte ouverte à l'espoir, et plus précisément à la possibilité que l'on puisse un jour voir germer les graines de vie communautaire et d'ouverture à la nouveauté qui pourtant semblent avoir été plantées à l'Anse depuis un certain temps déjà ?

Et pourquoi ne pas simplement conclure que, si à l'heure actuelle le fruit n'est pas mûr, la plante semble en fait avoir déjà commencé à pousser, et qu'alors il ne suffit peut-être que d'un « changement politique » pour qu'elle puisse enfin prendre son plein potentiel ?..

Quelle forme pourrait donc prendre un tel changement politique ? Bien entendu, rien n'empêcherait nos dirigeants municipaux actuels de le faire prendre place dès maintenant, si du moins c'était justement là leur intention...

Et autrement, il ne reste donc plus qu'à reporter nos espoirs jusqu'aux prochaines élections !

Alors en attendant, bonne patience, et surtout bon été !...