19/07/2011

Elzéar, ou la stratégie du bâillon


Lors de la dernière séance du conseil municipal, il fut proposé, par un certain partisan du maire, que ce dernier entame des poursuites judiciaires pour punir ceux qui avaient osé contribuer à la production d'un article qui avait eu le malheur de s'avérer peu flatteur envers le maire Boucher et sa façon de gérer la municipalité.

Lors de l'avant-dernier article, nous avons par ailleurs pu mettre en évidence le ridicule de toute réaction consistant à « tirer sur le messager » plutôt que de commencer par se regarder soi-même, de manière à peut-être pouvoir éventuellement en venir à se demander si l'on n'aurait pas quelque part une certaine part de responsabilité à assumer.

Mais au delà de cela, s'il est une notion intéressante qui ressort d'une telle intervention, c'est bien de recourir aux procédures judiciaires pour régler ses problèmes, et plus spécifiquement, pour envoyer à tout le monde un message qui semble être le suivant : il vaudrait peut-être mieux ne pas trop parler (ou écrire...), si l'on ne veut pas se voir tout simplement traîné devant les tribunaux.

D'ailleurs, on ne peut sans doute que se réjouir du fait qu'une loi contre les « poursuites baïllons » aura récemment pu se voir adoptée, et ce dans le but de justement empêcher de tels abus du pouvoir juridique.

Ceci étant dit, avouons qu'il est plutôt frappant de constater à quel point cette petite histoire peut rappeler celle d'Elzéar Houde, qui fut conseiller municipal de Claude Boucher de 2005 à 2009.

M. Elzéar sera en effet resté resté célèbre pour avoir commis une erreur apparemment impardonnable, soit celle d'oser dire la vérité alors qu'il répondait à des journalistes. En effet, comme ceux-ci lui demandaient s'il était bien au courant des dépenses qui pouvaient être faites au Mont-Édouard, M. Houde a tout simplement répondu ce que le maire Boucher se trouvait en fait à lui répondre lorsque lui-même posait justement la question à ce dernier, à savoir : « Vous le saurez en temps et lieux ». Mauvaise idée.

Car le maire, après avoir d'abord fulminé contre un tel « acte de trahison », aura tôt fait de lui répondre par rien de moins qu'une mise en demeure, où il se trouvait à lui demander la somme 15 000 $ pour avoir tenu des propos « diffamatoire » qui « auraient perturbé sa vie personnelle, ainsi que celle de sa femme et de son fils ». Et cela, c'est en plus du fait que, toujours pour la même raison, M. Houde se sera vu retirer tous les dossiers qu'il avait pu prendre en charge comme conseiller, ce qui revenait donc à le « bannir » du conseil d'une façon aussi totale que pouvait apparemment le permettre la loi, puisque celle-ci n'autoriserait évidemment pas un maire à aller plus loin en empêchant par exemple un conseiller de siéger au conseil où il aura été élu.

Et le pire, c'est que tout cela s'est bel et bien passé comme ça.

Alors si l'on récapitule, le maire Boucher aura donc utilisé tout ce qui était en son pouvoir, ou autrement dit l'artillerie lourde, pour « punir » un conseiller qui, en bout de ligne, n'aura fait rien de plus que de dire la vérité, et qui plus est en ne révélant rien qui puisse plausiblement entraîner quelque révolution que ce soit, pour le moins qu'on puisse dire.

Et étrangement, un autre conseiller, en l'occurrence M. André Boudreault, aurait pourtant fourni la même réponse à la même question, à savoir que lui non plus n'était pas toujours au mis au courant de ce qui pouvait se dépenser au Mont-Édouard. Est-ce que le fait que M. Boudreault se trouvait à être un proche collaborateur du maire pourrait peut-être contribuer à expliquer le fait que cet autre conseiller n'aura pourtant jamais subi les foudres du maire à ce sujet, et encore moins reçu de mise en demeure ? Peut-être s'agit-il d'un des mystères de la vie dont nous ne connaîtront vraisemblablement jamais la réponse...

Mais une chose est claire, c'est qu'après un épisode aussi absurde, le message n'aurait pourtant jamais pu être aussi limpide : si vous osez parler contre le maire, et surtout, si vous osez même parler d'une façon qui puisse ne serait-ce qu'être perçue par ce dernier comme constituant une provocation, aussi tirée par les cheveux une telle interprétation dut-elle s'avérer, eh bien vous serez sévèrement puni.

Évidemment, on repassera pour ce qui est de respecter la liberté d'expression, même si celle-ci représente pourtant l'un des droits les plus fondamentaux qui peuvent être garantis par notre Constitution.

Et il ne nous reste plus qu'à nous demander ce qui pourrait bien arriver à un autre conseiller municipal, M. Graham Park, qui lui se trouve à être toujours en poste, ou du moins pour le moment... Car considérant le précédent qui vient d'être évoqué ici, il faut avouer que l'on serait quand même en droit de se demander ce qu'il pourrait bien arriver à M. Park maintenant que celui-ci est allé tout autrement plus loin que n'avait pu le faire M. Houde, en se dissociant publiquement de l'administration Boucher, et en allant même jusqu'à demander au maire Boucher de s'excuser pour avoir traité certains citoyens de « malades mentaux ». Disons que c'est donc à suivre...

Mais disons surtout qu'il faut peut-être avouer une chose, à savoir que, fort heureusement, l'Anse-St-Jean de 2011 semble ne plus tout à fait correspondre à ce que le village pouvait être en 2007, de sorte que maintenant, celui qui ose remettre en question les méthodes du maire Boucher, loin de s'aliéner le support de la population, risque plutôt de voir de plus en plus d'Anjeannois se rallier de son côté.

Peut-être faut-il donc croire qu'il vaille la peine de laisser le temps faire son oeuvre, après tout !...

La stratégie de l'usure


Lors du dernier article, il fut question de l'apparente stratégie du maire consistant à faire en sorte que les conseiller municipaux ou leurs proches collaborateurs se trouvent à être majoritaires dans les conseil d'administrations d'à peu près tout ce qu'il peut y avoir d'organismes à l'Anse-St-Jean, s'assurant ainsi de pouvoir décider de pratiquement tout ce qui peut s'y passer, justement.

Un exemple ? Alors pourquoi ne pas prendre celui du conseil d'administration du Mont-Édouard, tout simplement ?

Mais d'abord, peut-être vaudrait-il mieux rappeler que, comme on a sans doute pu s'en apercevoir, les choses ont pour ainsi dire pas mal bougé au Mont-Édouard, lors des derniers temps, et bien que la transparence serait apparemment une priorité du maire, du moins selon ce dernier, il semble que chaque nouvelle nomination aux conseil d'administration du Mont-Édouard, ou en fait de tout autre organisme anjeannois, ne soit pas réellement annoncé publiquement de quelque façon que ce soit.

Alors pourquoi ne pas se référer au C.A. Du Mont-Édouard tel qu'il pouvait être à un moment précis, comme par exemple cet hiver, et avant l'arrivée du nouveau directeur de la montagne ?

Ainsi, un rapide coup d'oeil à la composition de ce C.A. nous permet donc de constater que celui-ci, en partant, ne comptait pas moins de trois élus municipaux, soit le maire Claude Boucher, ainsi que les conseillers Denis Girard et Gertrude Bouchard.

Et si l'on examinait maintenant les autres membres du C.A. d'alors, on peut voir qu'en plus de ces trois élus, celui-ci compte aussi la secrétaire-trésorière (ou « directrice générale », si vous préférez) de la municipalité, Marina Gagné, dont l'emploi dépend donc directement du maire, ainsi qu'un certain Serge Tremblay, que l'on connaît surtout comme étant un sympathisant du maire Boucher. Voilà donc deux autres membres du C.A. que l'on pourrait difficilement voir voter dans un autre sens que celui que le maire leur aura tout d'abord prescrit. Ainsi, avec au moins 5 conseillers sur 7 de gagnés d'avance à sa cause, le maire semblait donc s'être assuré de pratiquement garder le contrôle total sur tout ce qui pourrait se décider sur un tel comité.

Ceci dit, ce n'est pourtant pas comme s'il en avait toujours été ainsi. En effet, on sait que, ne serait-ce que jusqu'à tout récemment, le C.A. comptait déjà au moins trois membres que l'on pourrait peut-être plus proprement qualifier de « représentants du public », et qui avaient donc été élus, comme il se doit, à la dernière assemblée générale annuelle du Mont-Édouard. Or, ces trois membres se sont vus chacun leur tour remettre leur propre démission. On peut bien sûr se demander ensuite qu'est-ce qui au juste a pu tous les pousser à agir de la sorte... Mais une chose est certaine, c'est qu'avec un C.A. qui,à l'époque, comptait donc déjà 4 membres « pro-maire » sur un total de sept membres, les décisions que pouvaient prendre ces trois membres se trouvaient donc à être annulées d'avance, du moment où celles-ci avaient le malheur d'aller dans un autre sens que celui que le maire aurait plutôt préféré. Est-ce qu'un tel état de choses , en rendant donc leur présence au conseil pratiquement inutile, pourrait avoir contribué au départ volontaire de ces trois « représentants du public » ?

Mais rendu là, pourquoi ne pas tout simplement laisser le public tirer ses propres conclusions ?...

Et finalement, on peut donc voir qu'aussitôt que les trois « représentants du public » auront donc eux-mêmes tiré leur révérence, ces derniers se seront manifestement vus remplacés assez prestement par de nouveaux membres qui, comme par hasard, semblaient avoir pour ainsi dire un peu plus d'affinités avec le maire. On peut bien sûr considérer que c'est tout simplement dans l'ordre naturel des choses, et qu'il est quand même normal, après tout, que le maire organise les choses pour « faire son affaire ». Mais on est aussi en droit de se poser la question suivante : si les membres issus du public au sein du C.A. du Mont-Édouard ne pouvaient bien sûr faire autrement que de se décourager, à force de constater qu'ils se voyaient privés d'avance de tout réel pouvoir décisionnel, et si en bout de ligne leur départ ne pouvait faire autrement que d'avantager le maire, alors ne serait-on pas en droit de nous demander s'il n'y avait pas peut-être quelque chose d'intentionnel, dans tout ça ?... Autrement dit, se pourrait-il donc que quelqu'un, à quelque part, ait fait le calcul qu'à force de constater que leur contestation ne servait de toute façon à rien, tous ceux qui ne sont pas « pro-maire », au sein du C.A., n'auraient d'autre choix que de conclure qu'il ne leur restait donc plus qu'à partir ?... Ou pour être plus clair : se pourrait-il donc qu'on se soit dit qu'on finirait bien par les « avoir à l'usure » ?...

Et encore une fois, rendu là, pourquoi ne pas tout simplement laisser le public tirer ses propres conclusions ?...

13/07/2011

Le pouvoir absolu... et ses limites !


Il faut bien reconnaître une chose : le maire Boucher paraît avoir quand même plus d'un tour dans son sac.

Ainsi, ce dernier semble avoir pris soin de transformer en ce qu'on appelle un OBNL (lire ; Organisme à But Non Lucratif) à peu près tout ce qu'il y a d'organismes à l'Anse-St-Jean. Pourquoi ? Peut-être parce que cela permettrait apparemment d'avoir accès à des subventions qui ne pourraient être reçues autrement. Et peut-être aussi parce que cela permettrait d'éviter d'avoir à traiter les employés de tels organismes en tant qu'employés municipaux proprement dits, avec tous les avantages sociaux que cela peut impliquer.

Il n'y a qu'un petit problème que le maire semble cependant avoir oublié.

C'est qu'aux yeux de la loi, un OBNL, pour être justement un OBNL en bonne et due forme, se doit d'être un organisme indépendant. Autrement dit, il devrait pouvoir prendre ses décisions par lui-même, ce qui implique donc de ne pas se voir directement contrôlé par la municipalité.

Et c'est là que le maire, dans l'empressement qu'on lui connaît à étirer l'élastique jusqu'à ce qu'il casse, semble avoir commis l'erreur classique qui consiste à tenter de courir plus d'un lièvre à la fois.

Car en s'organisant pour que des élus municipaux, ou leurs proches collaborateurs, se trouvent à occuper suffisamment de sièges dans les OBNLs pour pouvoir pratiquement contrôler tout ce qui peut s'y décider, il n'aura réussi, dans ce qui s'apparente à une quête du pouvoir absolu, qu'à faire en sorte que de tels organismes cessent justement de constituer des OBNLs, du moins aux yeux de la loi, pour plutôt devenir des organismes municipaux dans tout ce que ceux-ci peuvent avoir de plus banal. Or, il se trouve que ceux-ci ne semblent souvent ne plus alors avoir accès à certaines subventions qui sont justement destinées aux véritables OBNLs, puisqu'il leur faudrait pour cela se trouver à être véritablement indépendants, ou autrement dit « souverains ».

D'ailleurs, il est même quelquefois demandé qu'un OBNL soit créé spécifiquement pour les buts d'un projet en particulier, afin de s'assurer que les subventions qui y seront acheminées seront gérés par ceux qui sont réellement chargés du projet, plutôt que par des politiciens.

Et pourquoi donc ? Tout simplement parce qu'après tout, qui est vraiment le mieux placé pour gérer un organisme donné ? Quelqu'un qui se trouve à compter parmi les premières personnes concernées par la réussite de cet organisme, à être directement impliqué dans son fonctionnement, ou encore à être formé académiquement ou professionnellement dans une discipline reliée aux activités de l'organisme en question ? Ou quelqu'un qui n'a d'autre mérite que d'être un maire ou un conseiller municipal, sinon on ne parle par carrément d'un simple partisan du maire ?

Une chose est certaine, en tout cas, c'est qu'à force d'ainsi surpeupler de collaborateurs de la municipalité les conseil d'administrations des différents organismes anjeannois, le maire ne peut sans doute que nuire à ces derniers, ne serait-ce qu'en les privant ainsi de certaines subventions potentielles. Alors après avoir multiplié les OBNLs dans le but notamment de recueillir certaines subventions, le maire doit maintenant se résoudre, pour avoir voulu carrément assujettir ces organismes à sa volonté personnelle, à se voir finalement... privé d'autres subventions. Pour ce qui est de défaire soi-même ce que l'on a pourtant cherché à faire, on ne pourrait sans doute pas trouver mieux.

Autrement dit, se pourrait-il donc qu'il y ait finalement une limite à vouloir tout contrôler ?

Et pourtant, y a-t-il qui que ce soit qui ira contester la notion que la municipalité puisse se garder un certain « droit de regard » sur ce qui peut se passer dans les organismes impliqués de façon souvent cruciale dans le développement de la communauté ? Et n'est-ce pas d'ailleurs ce que tout bon gouvernement fait habituellement, en nommant par exemple un représentant au conseil d'administration de sociétés telles que la Banque Centrale ou la Caisse de Dépôt, voire même à celui de n'importe quel hôpital ?

Mais justement, n'y a-t-il pas une petite différence entre nommer une personne à un conseil d'administration, et en nommer, disons, 4 sur sept ? Et la petite différence entre ces deux cas ne se trouve-t-elle pas surtout à représenter la différence qu'il peut y avoir entre la « souveraineté » et ce qu'on pourrait peut-être plutôt qualifier de « soumission » ?...

Et voici donc la question du siècle : que voulons-nous donc, au juste, comme population ?

Voulons-nous vraiment d'un maire qui ne semble rechercher que la soumission, et donc ne nous laisser apparemment aucun pouvoir de décision ?

Ou autrement dit, voulons-nous vraiment d'une dictature, ou ne préférerions-nous pas peut-être quelque chose comme une démocratie ?

Car après avoir eu un royaume, puis une dictature à l'Anse-St-Jean, ne resterait-il pas que la démocratie à essayer, après tout ?

Et est-ce qu'un tel système ne risquerait pas de s'avérer passablement plus susceptible d'attirer les touristes, justement ?...


11/07/2011

La stratégie du silence


Comme on peut en juger de par la lecture des articles suivants ( La situation se corse à l'Anse-Saint-Jean et Le déficit de L'Anse-Saint-Jean explose ), il serait sans doute possible de rêver d'un regard médiatique qui soit peut-être un peu moins sévère à l'endroit de la situation politique à l'Anse-Saint-Jean. Et comme d'aucuns ont déjà commencé à s'en inquiéter, il n'est d'ailleurs pas impossible qu'une telle couverture médiatique en vienne à causer certaines pertes à l'économie locale, dans la mesure où celle-ci se trouve à être essentiellement basée sur le tourisme, comme chacun le sait. Car après tout, qui voudrait venir visiter un village où tout semble aller mal, et où l'on semble devoir endurer un climat de chicane perpétuelle ?

Maintenant, s'il peut sembler relativement facile de s'entendre sur un tel constat, il s'avère plutôt étonnant de constater à quel point les gens peuvent diverger dans leur réaction à ce dernier.

Ainsi, à en croire le maire ainsi que certains de ses partisans, les seuls qui seraient à blâmer, dans tout cela, ce sont les médias eux-mêmes. On pourrait donc parler d'une réaction qui consiste essentiellement à « tirer sur le messager », un art dans lequel tendent à passer maître la plupart des politiciens dotés de peu d'imagination, comme par exemple l'ancien président des États-Unis, George W. Bush.

À en croire de tels politiciens, peut-être vaudrait-il donc mieux ne jamais rien dire publiquement, quitte à laisser libre cours aux pires exactions, voire aux pires crimes. Tout au moins, il faut avouer qu'une telle « stratégie du silence » s'avère encore la meilleure façon de s'assurer que rien ne bouge, et donc que les choses continuent d'aller dans le sens où elles vont déjà, même si cela implique qu'on les laisse en fait continuer à se détériorer. Mais bien sûr, cela permet surtout de préserver l'ego de ceux qui s'obstinent à croire que tout va bien même quand l'évidence démontre plutôt le contraire, surtout dans la mesure où ceux-ci peuvent s'avérer ne serait-ce qu'en partie responsables du fait que les choses ne vont justement pas si bien.

Ainsi, il faut avouer que le silence profite à certains, des criminels aux politiciens, et que ceux-là peuvent ainsi avoir intérêt à ce qu'autant de choses que possible se passent « en dessous de la couverture », plutôt qu'à la lumière du jour... Peut-être est-ce cela que l'on entend en suggérant, comme on le fait parfois, que l'on « règle les choses en famille », et que l'on fasse donc tout pour éviter que soient découverts certains « secrets familiaux », quitte à se retrouver, de par son silence même, à être ainsi complice des crimes les plus odieux...

Mais juste en passant comme cela, quel intérêt peut-on donc avoir à garder quoi que ce soit sous silence, du moment où l'on n'a tout simplement rien à se reprocher, au départ ?

Et si l'on vient à connaître non seulement nos bons coups, mais aussi nos moins bons coups, alors est-ce qu'on devrait vraiment en mettre la faute sur celui qui aura fait connaître ces moins bons coups, ou plutôt sur celui-là même qui les aura commis, justement ?

Autrement dit, depuis quand quelqu'un peut-il donc tenir les autres responsables de ses propres actions ?

Et si le maire souhaite si désespérément que l'on préserve l'image positive du village (ou ce qu'il en reste...), la première chose à faire pour lui ne serait-elle pas surtout de veiller à agir d'une façon qui soit justement susceptible de générer une image positive, plutôt que de faire précisément le contraire ?

Autrement dit, si l'on veut vraiment quelque chose, pourquoi ne pas tout simplement faire en sorte que cela arrive, plutôt que de se borner à blâmer les autres si cela n'arrive pas ?...

Le scalpel et la hache


Il est certainement très facile de comprendre la frustration de ceux qui, au Mont-Édouard, se sont récemment vus licenciés à un degré ou un autre, allant donc du congédiement définitif au fait de se trouver à être tout simplement « slacké » pour une période indéterminée. Et comme cela a déjà été exprimé dans ce blogue, il va de soi qu'un tel choc aurait sans doute été déjà moins difficile à absorber si de tels licenciements avaient tous été exécutés «dans les règles de l'art », ce qui n'a manifestement pas été le cas, pour le moins qu'on puisse dire.

En fait, il peut s'avérer frappant de constater à quel point cette situation peut rappeler une déclaration passée de Barack Obama, que ce dernier avait formulée alors qu'il était encore aspirant à la présidence américaine, et qu'il critiquait donc la manière dont les républicains pouvaient s'y prendre pour ce qui est de réduire les dépenses : « Le problème (...), c'est qu'on utilise la hache là où il faudrait utiliser le scalpel ». Si l'on transpose l'analogie à notre contexte anjeannois, on pourrait donc tout simplement dire que là où il aurait sans doute fallu recourir aux services d'un chirurgien, on a plutôt décidé de faire appel à un bucheron.... D'ailleurs, il faut avouer que cela pourrait difficilement être plus précisément le cas de le dire !...

Mais au fait, si là n'était pas vraiment la question, après tout ?

Car c'était surtout d'un chirurgien qu'on avait besoin au Mont-Édouard, alors comment se fait-il donc qu'il aura fallu attendre que l'abcès éclate pour que l'on en vienne à s'en rendre compte ? Comment se fait-il donc que personne, dans tout ça, n'aura pu percevoir de signes avants-coureurs du cul-de-sac financier vers lequel la station se dirigeait pourtant à toute vitesse ? Et si de tels signes auront été perçus, pourquoi donc n'auront-ils pas été exprimés de manière assez claire pour que l'on se décide à réagir ? Et si vraiment de telles préoccupation auront bel et bien été exprimées, alors pourquoi n'auront-ils tout simplement pas été écoutées ?

En d'autres termes, comment se fait-il donc que l'on ait tout simplement rien fait avant qu'il ne soit trop tard ?

Et rendu là, est-ce vraiment le moment pour s'insurger contre ceux qui essaient, tant bien que mal, de corriger la situation ?

Ou est-ce que la crise actuelle n'est pas surtout la responsabilité de ceux qui n'auront pu faire mieux que de se fermer les yeux, alors même que la station s'enfonçait toujours plus dans le rouge ? Et qui donc devrait donc se sentir davantage concerné par un tel verdict que le maire Boucher lui-même, qui après tout aura été celui qui aura présidé à pratiquement tout ce qui aura pu se passer au niveau du Mont-Édouard au cours des six dernières années ? Et le chapeau ne devrait-il pas lui faire d'autant plus personnellement qu'on lui connaît une préoccupation à vouloir gérer personnellement à peu près tout ce qui peut se passer à l'Anse-Saint-Jean, justement ?

Et si l'on récapitule, on parle donc d'une municipalité qui n'aura donc su faire mieux que d'attendre à la dernière minute pour faire face à un « problème de santé majeur » qui se trouvait pourtant à affecter un « organe » aussi vital que le Mont-Édouard, que tout le monde reconnaît pourtant comme le moteur économique du village.

Mais si l'on se décidait maintenant à appeler les choses par leur nom, alors ne devrait-on pas alors admettre qu'en termes plus proprement financiers, nous aurons donc attendu au point de nous voir maintenant réduits à devoir faire ce qu'il faut pour éviter la faillite, tout simplement ?

Et juste comme ça, en passant : lorsqu'on en est justement rendu à faire faillite, est-ce qu'on peut vraiment se permettre de demander au huissier de quand même nous laisser tel ou tel meuble dans la maison ? Ou n'est-il pas tout simplement rendu trop tard pour que l'on puisse justement se garder le luxe de décider de ce qu'on veut ou ne veut pas garder ?

Autrement dit, la situation du Mont-Édouard ne se rapproche-t-elle pas assez exactement de celle que l'on peut en ce moment observer en Grèce, en ce sens que même si le pays n'est pas encore en faillite technique, il ne s'en trouve pas moins à être plongé de gré ou de force dans un processus de liquidation de ses actifs qui, en bout de ligne, n'équivaut à rien de moins qu'une faillite en tant que telle, même si, ironiquement, le processus lui-même n'est pourtant entrepris que dans le but de pourtant s'éviter de subir une faillite « proprement dite », avec toutes les conséquences encore plus désastreuses que cela peut impliquer ?

Et du moment où l'on admet que le Mont-Édouard se trouve donc en ce moment à traverser un processus qui en bout de ligne équivaut à rien de moins qu'une faillite, alors devrait-on vraiment s'étonner de voir que le directeur de la montagne en vienne à opérer d'une manière qui rappelle étrangement celle du huissier ? Est-ce donc vraiment si étonnant que l'on se mette soudainement à utiliser la hache plutôt que le scalpel ?

Et si l'on avait vraiment voulu procéder d'une façon plus humaine et délicate, est-ce qu'il n'aurait pas surtout fallu le faire plus tôt ? Et si l'on a pas su dénicher de chirurgien jusqu'à ce qu'il soit trop tard, comment pourrait-on croire qu'une fois rendu là, on serait davantage capable d'en trouver un qu'auparavant ?

Et en ce sens, de telles histoires ne se trouvent-elles pas surtout à rappeler l'allégorie de la cigale et de la fourmi, ou celle-ci, après s'être donc contenté de chanter tout l'été, sans jamais se préoccuper de conserver suffisamment de provisions pour pouvoir tenir durant l'hiver, se sera finalement vue réduite à devoir demander de l'aide à la fourmi sa voisine, pour ne se voir répondre rien de plus que cette pointe classique, à savoir : « Vous chantiez ? J’en suis fort aise :
Eh bien ! Dansez maintenant.
».

Et si l'on devait traduire une telle conclusion en langage anjeannois, ou encore québécois, ou grec, ou américain, peut-être cela devrait-il alors ressembler à quelque chose comme : « nous avons dépensé au delà de nos capacités ? Alors il ne nous reste plus qu'à payer, maintenant ! »

Et une fois rendu à n'avoir justement pas d'autre choix que de payer, d'une façon ou d'une autre, on pourra certainement tous s'entendre sur le fait que ce n'est pas nécessairement très agréable. Mais en bout de ligne, à qui pouvons-nous donc en faire porter la charge, sinon à nous-mêmes ? Car ne faut-il pas pourtant avouer que personne n'aura pourtant su empêcher une telle situation de dégénérer ? Et si le maire en est le premier responsable, ne faut-il pas pourtant avouer qu'il n'est quand même pas justement devenu maire sans soutien populaire, après tout ?

Alors que nous reste-t-il donc à faire, finalement, sinon à porter nous-mêmes le poids de nos propres décisions ?...

Et ceci dit, bon été quand même !...

02/07/2011

Invitation citoyenne

 
Bonjour à tous mes lecteurs,

Voici donc le message que m'a fait parvenir un citoyen de l'Anse, et que je reproduis ici dans son intégralité.

Bien à vous,

L'Éditeur en Chef

Bonjour à tous-tes,

Après avoir dénoncé les "jeunes" qui ne respectent pas l'autorité lors d'une entrevue télévisée, voici que M. Boucher lance qu'une "quinzaine de citoyens au village ne comprennent rien. Ils ont une maladie psychologique" (Journal Le Quotidien, 29 juin, p.19).

Est-ce que vous trouvez cela acceptable que notre premier magistrat affirme publiquement de tels propos au sujet de ses citoyens ???  Est-ce que le fait de poser des questions ou encore d'affirmer son désaccord face à certaines décisions l'autorise à dire de telles méchancetés à propos de ceux qui osent s'affirmer ???

Je pense que M. Boucher dépasse les bornes et il serait important qu'à la prochaine assemblée (lundi, 4 juillet), nous soyions beaucoup plus qu'une quinzaine à avoir des problèmes psychologiques ! 

Venez tous en grand nombre. Sortez du confort de vos maisons. Même s'il n'y a plus de place dans la salle du conseil, il faut occuper les corridors. Si M. Boucher se dit exaspéré par l'attitude de certains citoyens, faisons lui comprendre que plusieurs citoyens sont exaspérés par sa propre attitude. Nous avons le droit d'être inquiets suite à tous les évènements qui sont survenus au Mont Édouard et par le déficit qui ne cesse de croître depuis son arrivée au pouvoir. Nous avons le droit de réclamer plus de transparence et de dénoncer sa façon de ne pas vraiment répondre aux questions lors des conseils municipaux.

Passez ce message à vos voisins. Invitez-les à être présents.

Par notre nombre nous lui ferons peut-être comprendre que c'est avant la fin de son mandat qu'il devrait songer à quitter la mairie!

Alain Héroux

Le maire est déchaîné !...


Le maire semble s'être surpassé pour ce qui est de lancer des affirmations au caractère plus que douteux, à travers une série d'entrevues médiatiques récentes, dont on peut avoir un bon aperçu en cliquant notamment sur les liens suivants.

Je fais également suivre le message d'un citoyen de l'Anse-St-Jean, qui s'est vu exaspéré par certaines des remarques du maire, comme cela pourra sans doute se comprendre, et qui profite de l'occasion pour inviter les citoyens à se présenter en grand nombre à la prochaine séance du conseil municipal, qui aura lieu lundi prochain.

On pourrait donc sans doute parler d'un rendez-vous à ne pas manquer !...

Et sur ce, bon début d'été !...

L'Éditeur en Chef

01/07/2011

L’ancienne directrice générale se confie….

Bonjour à tous mes lecteurs,

Voici un message que j'ai eu l'honneur de recevoir de la part de l'ancienne directrice générale de la municipalité, Mme Lolita Boudreault, en réponse à deux articles précédents, dont l'un des deux plus récents. Je vous communique donc ce message dans toute son intégrité...

Bien à vous,

L'Éditeur en Chef

L’ancienne directrice générale se confie….

À deux reprises, votre blogue fait mention de ma situation de congédiement auprès de la Municipalité. Je me sens donc dans l’obligation d’éclaircir et de confirmer certains faits.

En effet et malheureusement pour les contribuables de L’Anse-Saint-Jean, LA MUNICIPALITÉ a dû me défrayer un montant de 151 500$ réparti sur 3 années budgétaires et décrit comme suit : 51 500$ en salaire annuel + 10 000$ en compensation de frais marginaux annuellement = 123 000$ pour 2 ans ainsi qu’un montant de 28 500$ en prime de séparation dont certains fonctionnaires de la Municipalité bénéficient également dans leur contrat de travail. À tous ces montants, soyez assurés que je paie mes impôts et mes taxes.

Le premier montant (123 000) correspondait aux deux années liées à mon contrat de travail qui se terminait en fin 2010. N’ayant aucun fonds de pension accumulé auprès de cet employeur, même après 18 années de loyaux services (à part quelques montants en REER Collectif), je me voyais dans l’obligation de gagner ma pitance jusqu’à l’obtention de ma S.V. ( Sécurité de Vieillesse).

L’arrivée d’un important visionnaire, en la personne de Monsieur le Maire, devait (selon lui) sortir les habitants du milieu de la grande noirceur pour en faire une destination internationale. Dans un premier temps il fallait sortir les « vieux meubles » en commençant par l’administration de la station du Mont-Edouard, puis la préposée à l’information touristique et finalement la directrice générale. Curieusement c’était toutes des femmes…. Tout s’est passé graduellement. À cause d’un manque d’atomes crochus (toujours selon lui) Monsieur le Maire m’a dit (et écrit) qu’il était plus facile de sortir par la porte d’en avant que celle d’en arrière. J’ai suivi son conseil et j’ai l’impression d’avoir fait économiser à la Municipalité plusieurs milliers de dollars en frais d’avocats.

J’ai encore en mémoire tous les visages des supporters et admirateurs de Monsieur le Maire qui étaient jadis présents aux séances du conseil. Où est passé tout ce beau monde maintenant que les fonds municipaux sont épuisés et dépassés à outrance ?? J’ai retenu une phrase que la présidente de la Coopérative des travailleurs a dite en quittant le Centre de ski en 2006 «  L’avenir nous dira si ce remaniement en vaut vraiment la peine… » à vous de juger maintenant après 5 ans….

À mon avis, les plus grands visionnaires à L’Anse… ont été Mme Rita B.Gaudreault et M. Laurent-Yves Simard; deux anciens maire et mairesse qui ont travaillé corps et âme pour que L’Anse-Saint-Jean devienne le plus beau village du Québec où il fait bon vivre et grandir tout en se développant harmonieusement. Peut-on espérer garder cette harmonie ? ? ?

Pour celles et ceux qui s’inquiètent de ma santé psychologique et financière, je peux leur dire que grâce à mes ami( e)s sincères, L’Anse-Saint-jean restera toujours gravé dans mon cœur et je peux vous prouver que se balader en « Westfalia » me procure autant de bonheur que ceux qui traversent l’Amérique en motorisé classe A.

Lolita Boudreault

Et l'exode se poursuit...


Lors de l'article précédent, il a été suggéré que le bien-être économique et le bien-être social d'une communauté ne pouvaient que se voir inter-reliés, et qu'on ne saurait sans doute en trouver une meilleure preuve qu'à travers l'apparente incapacité de notre maire à interagir avec son entourage d'une façon qui s'avère ne serait-ce que moindrement fonctionnelle. Nous en voulions pour preuve la tendance que semble avoir adopté le maire à se retrouver impliqué dans des procédures judiciaires, sinon à provoquer ces dernières, tout en en faisant bien sûr porter le coût aux contribuables.

Un autre phénomène tend à démontrer que le don du maire à se faire des ennemis semble entraîner des coûts on ne peut plus réels pour l'ensemble de la communauté : le fait que de plus en plus de gens ayant à travailler avec le maire semblent tôt ou tard en venir à la conclusion qu'il vaudrait mieux pour eux de tout simplement quitter leur poste, quand ceux-ci ne se voient pas tout simplement mis à la porte. Dans la mesure où certains de ces départs s'apparentent donc à des licenciements, on pourrait en venir à croire que « tout le monde autour du maire a tort » ou « est incompétent », et donc que « seul le maire peut avoir raison », ce qui d'ailleurs pourrait aisément être mis en relation avec d'autres tendances du maire que l'on a pu remarquer à travers le présent blogue, comme celles de se croire apparemment « infaillible » ou « meilleur qu'un autre », quand celui-ci ne semble pas tout simplement rechercher des « boucs émissaires » afin de leur faire porter le poids de ses propres erreurs.

Mais dans la mesure où de tels départs peuvent s'avérer volontaires, on ne peut donc que s'inquiéter du fait que le maire, de par son attitude peu invitante, fait donc perdre à la communauté anjeannoise ses propres ressources humaines, dont plusieurs semblent pourtant figurer parmi ses meilleurs éléments. Peut-être le maire Boucher est-il tout simplement incapable de réaliser qu'un tel exode représente un coût, et plus précisément une perte nette pour les contribuables. Mais depuis quand se soucie-t-il vraiment de tout ce qu'il peut faire payer à la population, de toute façon ?...